Entreprises forestières Clairence Minville : L’appel de la forêt

Il est fort et difficile à ignorer, l’appel de la forêt. Celui qui nous saisit par épisode pour nous extirper du virtuel, le temps d’une bouffée d’air qui reconnecte au réel. Ou celui qui s’empare de nous entièrement, auquel on se dévoue corps et âme, le temps de toute une vie. Parfois inné, l’appel de la forêt nous habite depuis un jeune âge pour ne jamais nous quitter. Parfois plutôt sournois, il grandit tranquillement en nous, nous apprivoise puis se manifeste un de ces matins pour nous pousser vers un nouveau départ spontané mais étrangement à point.

Clairence Minville des Entreprises forestières Clairence Minville est de ceux pour qui l’appel leur retentit au cœur tous les jours, depuis que le monde est monde. Sa fille Gabrielle, quant à elle, s’est d’abord laissée porter vers d’autres lieux, jusqu’à ce que la forêt l’appelle de manière de plus en plus insistante, et enfin la conquière. Voici l’histoire, d’hier à aujourd’hui, de la prospère entreprise gaspésienne de la famille Minville et ses deux protagonistes.

Bûcheron de père en fils

Tout a commencé dans le charmant village de Grande-Vallée en Gaspésie, juché en haut de sa falaise escarpée, dans un creux du large fleuve, au pied de montagnes généreuses. Dans ce village mené par les hauts et les bas de l’activité forestière, on pourrait dire que le futur des jeunes est, à l’époque, déjà tracé d’avance. Et Clairence Minville, initié au travail forestier par son père bûcheron, n’y fait pas exception. Sauf que lui allait être maître de son propre destin. Clairence Minville fonde ainsi sa propre entreprise en 1973, avec tout l’aplomb d’un jeune homme de 18 ans qui n’a pas froid aux yeux. Avec une poignée d’employés et quelques machines rudimentaires, Clairence fait ses premiers pas dans le monde des affaires grâce aux richesses d’une forêt qu’il chérit.

Au fil des ans, sa flotte d’employés se renouvelle, sa flotte d’équipements se modernise. Les Entreprises forestières Clairence Minville s’autosuffisent, jouissent d’une belle réputation et d’une stabilité enviable. Elles survivent aux imprévisibles crises forestières, rencontrent des obstacles, se relèvent, et repartent de plus belle. En 1994, Clairence reçoit la demande qui changera la trajectoire de son projet alors au beau fixe; le Groupe de Scieries GDS lui propose de devenir son principal entrepreneur en récolte d’arbres. Clairence accepte, incorpore son entreprise et poursuit l’aventure entamée il y a déjà 20 ans pour aller bien au-delà des étendues boisées de son village natal. Ce fructueux partenariat perdure encore à ce jour, l’entreprise de Clairence fournissant presque à elle seule l’usine GDS de Grande-Vallée. Loin de vouloir remiser son abatteuse ni tempérer son ambition, Clairence entendra longtemps l’écho de la forêt résonner en lui.

Des talons hauts aux caps d’acier

Gabrielle Minville quitte le nid familial dès l’atteinte de la majorité, comme le veut la destinée des jeunes de l’époque, quand la sève des arbres ne coule pas déjà dans vos veines. Pendant 20 ans, elle bâtit son parcours professionnel, revêtant tailleurs et talons hauts pour occuper des postes de fonctionnaires. Puis, en 2017 émane le fameux appel jusque là discret, mais se faisant pressant. Le défi vibre en elle. Elle fait boîtes et vend maison, troque les néons de son bureau pour un soleil se faufilant à travers les cimes. Grande-Vallée l’attendait, la forêt la désirait.

Bien qu’elle ne se serait jamais imaginée diriger une équipe de « guerriers » opérateurs (comme elle s’amuse à les appeler), Gabrielle ne veut être nulle part ailleurs. Reprendre contact avec la nature, évoluer et apprendre aux côtés de son père, retourner aux sources... la vie sait souvent bien faire les choses. Bien que l’univers dans lequel elle a décidé de plonger à l’aveugle soit majoritairement masculin, Gabrielle s’y sent chez elle, respectée, et sait qu’elle peut y contribuer de tout autre manière. Car la forêt, quand on y pense, n’est-elle pas avant tout un nom féminin?

Avec l’énergie inépuisable de Clairence et la vision optimiste de Gabrielle, les Entreprises forestières des Minville se dirigent vers un avenir toujours aussi reluisant. Pour y arriver, le duo ne dérogera pas des valeurs fondatrices de l’entreprise, des racines au tronc jusqu’au bout des branches : la gestion responsable de la ressource, la récolte à son plein potentiel, la qualité irréprochable du produit livré, l’engagement soutenu envers la communauté, la promotion des métiers forestiers auprès des jeunes de la région, le maintien des acquis récoltés par Clairence pendant plus de 40 ans de labeur...

... et bien sûr, une oreille bien tendue lorsque l’appel de la forêt se fait entendre, impossible à ignorer.