Bio ForeXtra : Avoir la forêt dans la peau

La peau qui recouvre l’entièreté de notre corps est plus qu’un simple film esthétique passant du blanc comme neige de janvier au chaud caramel de juillet. C’est avant tout une cuirasse protectrice, un réservoir sanguin, un revêtement sensoriel, un projecteur d’émotions; bref, la peau contribue au maintien de notre organisme et à sa préservation contre les agressions extérieures. C’est l’enveloppe coriace que l’on sent s’épaissir au fil des épreuves, l’écorce qui encaisse les coups afin de protéger l’essentiel; de celle qui recouvre les arbres, dure et impénétrable, afin que ces géants immobiles aspirent à toucher le ciel. L’arbre et l’homme sont tous deux redevables à cette couverture leur procurant une défense naturelle efficace.

La peau de l’arbre pour la peau de l’homme

Et si l’on parvenait à extraire les composantes de ce riche bouclier d’écorce afin d’en étudier les caractéristiques pour ensuite en faire bénéficier l’armure cutanée de l’homme? C’est la question sur laquelle s’est penchée Mariana Royer, docteure en chimie des substances naturelles. Son amour des arbres et de la chimie l’aura menée à s’intéresser à deux sujets fortement complémentaires, les extractibles naturels de l’écorce et la valorisation des coproduits du sciage, afin de les unir au profit du développement de cosmétiques naturels et écologiques. Un matériau et des mécanismes nobles, dans la réalisation d’une mission noble.

Par où commencer lorsque la littérature sur les composés d’écorce est faible, voire nulle? En se faisant l’auteure d’une nouvelle étude, d’articles scientifiques, d’un projet de grandeur. En transportant le fruit de ses recherches d’une conférence à l’autre, caressant le souhait de susciter l’intérêt envers l’industrie prometteuse des extractibles forestiers. Enfin, en fondant en 2013 son propre laboratoire de recherche et de transformation, Bio ForeXtra, là où la magie opère, une essence de bois à la fois. Et comment accéder à cette précieuse pelure de manière active et écoresponsable? En exposant les entreprises forestières à la sous-exploitation des écorces de bois et en les convainquant du fort potentiel économique de cette partie sous-estimée de l’arbre. Un fournisseur charmé à la fois, la magie opère une fois de plus. Et le pont entre la forêt et les cosmétiques se construit tranquillement...

L’I.A. ou l’Intelligence des Arbres

C’est ainsi, en un résumé accéléré, que Mariana Royer a ouvert grand les portes à l’exploration de l’écorce de l’arbre, dans ses moindres molécules générées. À ce jour, plus d’une quinzaine d’essences d’arbres du Québec se sont retrouvées dans ses bocaux et éprouvettes afin de découvrir les propriétés bénéfiques qu’elles contiennent et transposables à l’industrie des cosmétiques naturels. Ces essences, issues d’arbres nordiques de la forêt boréale, sont donc des sujets de recherche tout indiqués grâce à leur capacité supérieure d’adaptation à de grandes variations de température ainsi qu’à leur résistance accrue aux menaces environnantes; des propriétés que l’on attribue à l’intelligence intrinsèque de l’arbre et que Bio ForeXtra réussit à prélever. Chaque essence d’écorce possède aussi des attributs qui lui sont propres et que le laboratoire cherche à démontrer puis exploiter dans un objectif précis (qualité anti-âge ou hydratante, protection solaire, etc.).

Et qu’en est-il du processus de l’arbre au flacon de crème, aussi en accéléré? D’abord, Bio ForeXtra récolte l’écorce fraîche certifiée pure de la part du scieur. L’écorce alors humide, pleine d’eau, est ensuite séchée sur une plateforme privée de séchage appartenant à une coopérative forestière. Une fois le taux d’humidité abaissé, l’écorce est broyée finement et submergée dans l’eau chaude, soit l’étape du rejet des extraits. La taille des granules, le temps de contact, la température de l’eau ainsi que le ratio granules-eau diffèrent d’une essence à l’autre, selon la recette d’extraction déterminée par les chimistes. On procède ensuite à la filtration du mélange et à sa concentration. Le sérum concentré obtenu est finalement mélangé à de la glycérine, qui joue ici un rôle de support, étant un composé courant des cosmétiques par son caractère hydratant. Bio ForeXtra obtient alors un ingrédient 100 % naturel, non altéré, non modifié, et prêt à être envoyé aux fabricants porte-étendards des soins de beauté écoresponsables. Enfin, ici aussi, la magie a bel et bien opéré. Et le pont entre la forêt et les cosmétiques a rejoint l’autre rive... avec succès.

En continuité avec ses valeurs de régénération de la ressource forestière, Groupe de Scierie GDS compte parmi les fiers partenaires fournisseurs d’écorces de Bio ForeXtra. Nous ne pouvons que saluer le travail accompli par Mariana Royer et son équipe qui s’efforcent de donner une seconde vie aux coproduits du bois par souci environnemental, de promotion de la biodiversité québécoise, de révolution d’une industrie mondiale et d’amélioration du quotidien de l’homme. En cinq ans à peine, Bio ForeXtra est devenu un maillon important de la chaîne de valeur reliant l’arbre au marché. Encore longue vie à ces pionniers!