L’avenir aux hautes fréquences, marilon don dé !

Après le séchage y’a le reséchage ; après le séchage y’a le reséchage

La planche entre au séchoir
Si elle n’est pas conforme
Elle file aux hautes fréquences
Et enfin passe le test

L’arbre devient maison, marilon marilé !
L’arbre devient maison, marilon don dé !

Voilà une belle ritournelle, sur un air bien connu, pour présenter sous sa plus simple expression, la nouvelle solution. Celle proposée par les efforts conjoints d’Hydro-Québec et de FPInnovations et offrant aux pièces de bois post-séchage conventionnel encore trop « vertes » la possibilité d’une seconde chance.

En quoi consiste ce processus prototypique qui gagnera assurément à se faire connaître ? D’abord, un lot de bois verts entame son parcours dans un séchoir traditionnel, mais celui-ci sera stoppé plus tôt que dans la pratique répandue. À la sortie du séchage conventionnel, chaque pièce, individuellement, est rabotée et voit son taux d’humidité être mesuré. Celles présentant un taux conforme poursuivent leur chemin sur la ligne de production les menant aux dernières étapes de finition et d’emballage. Celles au taux non conforme entreront plutôt tour à tour dans le séchoir HF afin de parvenir au standard recherché. À la merci des hautes fréquences, les molécules d’eau au centre de la planche s’agitent et créent de la friction générant la chaleur nécessaire à l’évaporation. Le reséchage HF prend fin lorsque la teneur en humidité atteint la cible visée. La pièce maintenant conforme rejoint ses consœurs, elle aussi, sur les rouleaux automatisés menant au classement et à l’emballage.

De 2014 à 2016, l’efficacité du reséchage HF en continu pièce par pièce est bel et bien démontrée dans un contexte semi-industriel en laboratoire. Le séchoir utilisé est conçu et construit par Séchoir MEC ; seule entreprise de fabrication de séchoirs de la province avec la collaboration de Nautel, une entreprise canadienne, pour la partie HF. Les instituts de recherche FPInnovations et Hydro-Québec contribuent fortement à cette démonstration. La machine ayant atteint le niveau de maturité technologique ciblé par ses créateurs, la voilà prête à faire ses preuves au sein des activités quotidiennes d’un industriel forestier à un nouveau niveau de maturité technologique.

L’enthousiasme de l’industrie est alors sondé. Quelle entreprise preneuse allait accepter d’être porteuse de ballon, d’à la fois faire preuve d’un goût du risque et d’une confiance absolue, d’afficher l’ambition de diversifier ses activités et de participer à cet exercice de collaboration grandiose ? Groupe GDS répondait parfaitement à tous ces critères. Le prototype allait donc être implanté au seul site de rabotage de GDS, situé à Matane, qui deviendrait ainsi une vitrine technologique privilégiée pour l’industrie forestière.

En place depuis quelques semaines, le prototype de reséchage HF en est donc à ses premiers balbutiements. Après des tests de démarrage, le séchoir subira différentes analyses sur une longue période afin d’en mesurer la performance et d’obtenir des résultats sur le bois en hiver et en été, et sera constamment peaufiné. Apportant leur assistance technique durant tout le processus d’implantation et d’ajustement, FPInnovations et Hydro-Québec réaliseront ensuite certains tests de validation. Et lorsque les résultats espérés seront atteints, Séchoir MEC pourra entamer la prochaine étape : la commercialisation et l’exportation d’un produit innovateur et porteur de valeur ajoutée.

Bien qu’il lui reste des étapes cruciales à franchir, le séchage HF, conjugué au séchage conventionnel, possède les requis pouvant épater la galerie : séchage de précision (production de produits de bois spécialisés en parallèle à celle de produits traditionnels.), qualité constante assurée du produit, réduction du temps global de séchage (augmentation de la productivité), utilisation de l’électricité pour remplacer la combustion de carburant (diminution de l’émission de GES chez les entreprises utilisant des combustibles fossiles, contrairement à GDS qui utilise ses écorces résiduelles comme source d’énergie propre), et ainsi, une augmentation indispensable de la compétitivité pour les usines et le secteur québécois.

Car une technologie, c’est bien, mais deux, c’est mieux...

Et voilà, une dernière ritournelle comme vers d’oreille !

L’avenir aux hautes fréquences, marilon marilé !
L’avenir aux hautes fréquences, marilon don dé !

Cette approche novatrice a été rendue possible grâce au ministère de la Forêt de la Faune et des Parcs (MFFP), Groupe de Scieries GDS, FPInnovations, Hydro-Québec et Séchoir MEC.